Archives d'Abbadia - Notice de document numérisé : Lettre à Théophile Cuigneau (1872)
URL de la page : http://www.archives-abbadia.fr/notice_document_125.htm
Date d'impresssion : 21/11/2024
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Lettre à Théophile Cuigneau (1872)

Carte d'identité

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Rubrique : Graphothèque
Toponymie : Thème : Style : Période : Datation précise : 29/09/1872
Auteur de la notice : Viviane Delpech
Mise en ligne : 07/08/2014
Mise à jour : 28/07/2014
Droits de diffusion : Communication soumise à autorisation, reproduction soumise à autorisation
Droits d'auteur : © Archives d'Abbadia/Académie des Sciences

Généalogie du document

Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des Sciences

Inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres Q Référence inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres Q

Détails sur le document

Référence : Volume de copies de lettres Q, fol. 246
Auteur : Antoine d'Abbadie
Description physique : Correspondance
Format du document : non renseigné
Langues du document :

Description du document

Présentation

En septembre 1872, Antoine d'Abbadie s'adressa, par la présente lettre, à Théophile Cuigneau, le directeur de la Société d'Horticulture de Bordeaux, parce qu'il était à la recherche désespérée d'un jardinier. Cette fonction à Abbadia s'avéra toujours problématique en raison de sa considérable charge de travail et des exigences de d'Abbadie. Ainsi une bonne vingtaine de jardiniers se succédèrent à Abbadia au cours d'une période de trente ans, entre la fin des années 1850 et les années 1880. 

Cette lettre montre en effet les impératifs définis par le savant, qui avait conscience de l'extrême rareté du profil qu'il recherchait, en exigeant notamment qu'il soit célibataire, probablement afin de garantir son entière disponibilité.

Les détails des conditions de travail illustrent, outre les pratiques de l'employeur, le mode de vie des campagnes basques du dernier quart du XIXe siècle, qui ont coutume de se désaltérer avec de la piquette de cidre, le vin étant visiblement perçu comme un produit plus luxueux.

Le savant apporte en outre quelques informations nécessaires à l'attention des éventuels candidats. C'est ainsi qu'il décrit rapidement son parc et ses plantations, évoquant notamment la méthode élaborée des espaliers et la situation océanique de la propriété. Les motifs de ses occupations scientifiques et de son incompétence à gérer un jardin démontrent à la fois l'intransigeance du futur employeur et la masse de travail qui attend les candidats.

Comme l'illustre le cas présent, d'Abbadie fit toujours appel à son cercle social dans le cadre de cette problématique bien précise, car le jardinier expert qu'il sollicitait ne se trouvait pas dans son environnement local mais bien dans le milieu très spécifique de la bonatique et du paysagisme. 

Transcription

Abbadia près Hendaye, 29 septembre 1872

Mon cher monsieur,

Je me souviens avec reconnaissance de votre bonne promesse de me trouver un jardinier (non marié) ou pour parler plus exactement, de m'en adresser un si vous le trouvez. Je sais bien que ce genre de serviteur ne se trouve pas du jour au lendemain.

Mon jardin est à environ 600 mètres de la mer mais en est séparé par une éminence boisée, et j’y ai d’excellents fruits et légumes. Permettez-moi de vous rapporter les conditions dites à Bordeaux de vive voix seulement : mon jardinier est logé, nourri et blanchi. La boisson est la piquette de cidre, mais aux 500 f. du gages j’ajoute 50 f. pour que le jardinier s’achète du vin s’il le désire. Cela fera donc 550 f. par an et j’y ajouterai 50 f. si au bout d’un an je suis content de lui. Il aurait donc dans ce cas 550 f. la première année et 600 f. les années suivantes.

Abandonné il y a six mois par mon jardinier alsacien qui m’a quitté sans alléguer motif, j’ai mon jardin dans un état déplorable, mes espaliers n’ayant pas même été taillés cette année. Je suis trop occupé d’astronomie et de linguistique pour pouvoir diriger les manœuvres qui bêchent et plantent des choux, et d’ailleurs il me faudrait étudier et faire des écoles pour pouvoir commander en connaissance de cause. J’ai donc besoin de me fier à quelqu’un.  

Je vous remercie en terminant pour votre bonne promesse et vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués. 

Antoine d'Abbadie

[A] Monsieur le docteur Th. [Théophile] Cuigneau, directeur de la Société d'Horticulture à Bordeaux

Bibliographie

  • DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
  • DELPECH V., Le château d'Abbadia, enjeux culturels et touristiques de la restauration du parc, mémoire de Master 1 professionnel Ingénierie touristique, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2006.

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Voir égalementAfficher

Pour citer cette notice : Viviane Delpech, "Lettre à Théophile Cuigneau (1872)", in Ville d'Hendaye/DRAC Aquitaine, Archives d'Abbadia. Patrimoine du XIXe siècle [En ligne], mis en ligne 07/08/2014, consulté le 21/11/2024. URL : http://www.archives-abbadia.fr/notice_document_125.htm
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