Saint Gabra Manfas Qeddus et saint Samuel de Wâldebbâ (Ethiopien)
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Manuscrits éthiopiens. Ethiopien d'Abbadie (BnF) Nom du propriétaire du fonds : Bibliothèque nationale de FranceInventaire d'appartenance : Ethiopien d'Abbadie 114 - Mélanges et recueils de peinture Référence inventaire d'appartenance : Ethiopien d'Abbadie 114
Détails sur le document
Référence : Ethiopien d'Abbadie 114 fol.97Auteur : non renseigné
Description physique : Manuscrit.
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Ce feuillet du manuscrit Ethiopien d'Abbadie 114 représente, à gauche, un portrait de saint Gabra Manfas Qeddus, traduction éthiopienne du nom de l'ermite égyptien saint Paul de Thèbes. En ce qui concerne le second portrait de cette page, il figure saint Samuel de Waldebba, un ermite anachorète vivant au XVe siècle mettant en oeuvre les enseignements de saint Gabra Manfas Qeddus.
La vie de ce moine anachorète, considéré comme le premier ermite, a été rapportée par saint Jérôme et par Jacques de Voragine dans sa fameuse Légende dorée au XIVe siècle. Saint Paul était un moine anachorète vivant au IIIe siècle. Issu d'une famille aisée de Thèbes, il se retira dans le désert de la Thébaïde vers 250 ap. J.C. pour fuir les persécutions anti-chrétiennes, puis aurait poursuivi sa quête spirituelle jusqu'en Ethiopie. Il décida de ne vivre qu'avec le strict nécessaire que lui offrait la nature environnante.
Aussi la légende raconte-t-elle qu'il était protégé des dangers et de l'isolement du désert par un corbeau, qui lui livrait quotidiennement une ration de pain, et par deux lions qui s'improvisèrent ses défenseurs. Certaines versions le décrivent se confectionnant une tunique à l'aide de feuilles de palmiers tressées, tandis que d'autres affirment que, pour dissimuler sa nudité, son corps fut entièrement recouvert d'une sorte de fourrure. L'ermite cénobite saint Antoine le Grand se rendit à sa rencontre dès lors qu'il eut connaissance de son existence. La protection providentielle se manifesta alors à l'attention des deux ermites, qui reçurent autant de subsistance que nécessaire. C'est saint Antoine le Grand qui, aidé de ses lions, inhuma saint Paul de Thèbes après son décès à l'âge, presque miraculeux pour l'époque, de cent treize ans.
Saint Gebre Menfas Qeddus est identifiable dans le présent manuscrit grâce à sa tunique de poils et aux deux lions qui l'entourent et qui, en iconographie, devinrent ses attributs. Sa tête est, de plus, sertie d'un nimbe doré figurant sa fonction de saint. Les inscriptions guèzes situées au-dessus du portrait à gauche constituent vraisemblablement sa légende, permettant d'identifier le protagoniste selon l'usage des arts et manuscrits éthiopiens.
Ce sujet n'est pas étranger à Abbadia, car Antoine d'Abbadie vouait un culte à l'attention de saint Paul de Thèbes, et surtout de saint Antoine l'Ermite, son patron tutélaire. Aussi fit-il représenter les épisodes de leur rencontre dans la nef de sa chapelle en raison, également, de leurs origines orientales.
La vie de ce moine anachorète, considéré comme le premier ermite, a été rapportée par saint Jérôme et par Jacques de Voragine dans sa fameuse Légende dorée au XIVe siècle. Saint Paul était un moine anachorète vivant au IIIe siècle. Issu d'une famille aisée de Thèbes, il se retira dans le désert de la Thébaïde vers 250 ap. J.C. pour fuir les persécutions anti-chrétiennes, puis aurait poursuivi sa quête spirituelle jusqu'en Ethiopie. Il décida de ne vivre qu'avec le strict nécessaire que lui offrait la nature environnante.
Aussi la légende raconte-t-elle qu'il était protégé des dangers et de l'isolement du désert par un corbeau, qui lui livrait quotidiennement une ration de pain, et par deux lions qui s'improvisèrent ses défenseurs. Certaines versions le décrivent se confectionnant une tunique à l'aide de feuilles de palmiers tressées, tandis que d'autres affirment que, pour dissimuler sa nudité, son corps fut entièrement recouvert d'une sorte de fourrure. L'ermite cénobite saint Antoine le Grand se rendit à sa rencontre dès lors qu'il eut connaissance de son existence. La protection providentielle se manifesta alors à l'attention des deux ermites, qui reçurent autant de subsistance que nécessaire. C'est saint Antoine le Grand qui, aidé de ses lions, inhuma saint Paul de Thèbes après son décès à l'âge, presque miraculeux pour l'époque, de cent treize ans.
Saint Gebre Menfas Qeddus est identifiable dans le présent manuscrit grâce à sa tunique de poils et aux deux lions qui l'entourent et qui, en iconographie, devinrent ses attributs. Sa tête est, de plus, sertie d'un nimbe doré figurant sa fonction de saint. Les inscriptions guèzes situées au-dessus du portrait à gauche constituent vraisemblablement sa légende, permettant d'identifier le protagoniste selon l'usage des arts et manuscrits éthiopiens.
Ce sujet n'est pas étranger à Abbadia, car Antoine d'Abbadie vouait un culte à l'attention de saint Paul de Thèbes, et surtout de saint Antoine l'Ermite, son patron tutélaire. Aussi fit-il représenter les épisodes de leur rencontre dans la nef de sa chapelle en raison, également, de leurs origines orientales.
Bibliographie
- Ethiopian Icons, catalogue of the collection of the Institute of Ethiopian Studies, Addis Abeba University, Skira editore, 2000.
- ABBADIE A. (d’), Catalogue raisonné de manuscrits éthiopiens d'Antoine d'Abbadie, Imprimerie Impériale, Paris, 1859.
- BOSC-TIESSE C., WION A., "Les manuscrits éthiopiens d'Antoine d'Abbadie à la Bibliothèque nationale de France. Collecte, copie et étude", in DERCOURT J. (dir.), Antoine d'Abbadie, de l'Abyssinie au Pays basque. Voyage d'une vie, Atlantica, Biarritz, 2010, p.77-116.
- BOSC-TIESSE C., WION A., Peintures sacrées d’Ethiopie, collection de la mission Dakar-Djibouti, Editions Sepia, Saint-Maur-des-Fossés, 2005.
- CHAINE M., Catalogue des manuscrits de la collection Antoine d’Abbadie, Leroux/Imprimerie nationale, Paris, 1912.
- CHOJNACKI (dir.), Ethiopia, the christian art of an african nation, Paedbody Museum of Salem, 1978.
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
- RAUNIG W. (dir.), L’Art en Ethiopie, Editoriale Jaca Book SpA, Milan, Editions Hazan, Paris, 2005.
Autres sources
- VORAGINE J. (de), La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004.
- WADDELL H., The desert fathers, The Vintage spiritual classics, New-York, 1998.