Engagement de Turonnet (1869)

Ce document a été rédigé le 24 octobre 1869 par Antoine d'Abbadie en lieu et place de l'artisan concerné, l'entrepreneur en maçonnerie Turonnet, originaire de Bayonne.

En cette fin d'année 1869, le gros oeuvre du château, maçonnerie et toitures, étant achevé, il est désormais possible de se consacrer aux éléments relevant du second oeuvre et de l'ornementation. D'Abbadie impose donc ici un acte d'engagement au maçon Turonnet, qui avait déjà supervisé l'appareillage durant tout le chantier. Il est cette fois chargé de l'élévation du porche, mais le commanditaire ne lui confie pas, à ce stade, les sculptures ornementales des balustrades.

Ce document a valeur de contrat et anticipe d'éventuels conflits ou retards, comme cela se produit souvent dans les activités de construction ; mais aussi il prévoit le mauvais temps emblématique de la côte basque, qui est compensé assez justement en termes de journées travaillées.

Il renseigne en outre sur les conditions de travail des artisans auprès d'un notable, évoquant aussi bien le transport des fournitures que le lieu de la taille des pierres et, surtout, un délai restreint à moins de trois semaines pour monter ce complexe élément ornemental et architectural. Les dispositions de ce contrat, clairement à l'avantage de d'Abbadie, obligent et contraignent l'entrepreneur à exécuter sa tâche le plus rigoureusement possible, au risque, le cas échéant, de se voir congédié sur le champ. 

Aragorri, 24 octobre 1869

Je soussigné m’engage à avoir fini le porche d’Abbadia moins sa balustrade supérieure pour le 11 du mois prochain. S’il n’est pas fini ce jour-là, je consens à recevoir neuf dixième seulement des prix convenus pour ce qui aura été fait.

Les seules exceptions ou les présents engagements s’appliqueront : soit à la pose ou mise en place des pierres taillées dans le cas de gelée ou de pluie soit à leur transport. Pour la pose des pierres : il sera ajouté au terme du 11 nov. [novembre] autant de beaux jours qu’il y aura eu de jours de gelée ou de pluie. Il en sera de même pour le transport des pierres brutes à Abbadia au cas où de fortes pluies viendraient à retarder par le mauvais état des chemins le transport des pierres.

Sauf ces exceptions, je consens à voir entreprendre par un autre l’achèvement de ce porche. Il est bien entendu que dans ce dernier cas les pierres non encore posées resteront ma propriété et qu’elles ne feront l’objet d’aucune autre réclamation de ma part. En cas de mauvais temps la taille des pierres se fera à la chapelle.  

Fait à Hendaye ce 24 octobre 1869