Lettre à Darrigol (1864)
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres L Référence inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres L
Détails sur le document
Référence : Volume de copies de lettres L, fol. 211Auteur : Antoine d'Abbadie
Description physique : Correspondance
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Cette lettre a été rédigée par Antoine d'Abbadie le 8 avril 1864 depuis Paris, à l'attention de Darrigol, qui travaille sur le chantier d'Abbadia depuis quelques années.
Par ce document, le savant engage Darrigol aux fonctions de surveillant de travaux et d'appareilleur, alors que les travaux d'extraction de la roche pour implanter les fondations de l'édifice ont commencé. Quelques jours plus tard, l'architecte Auguste-Joseph Magne présente sa démission, après plusieurs années de longs entretiens, d'échanges improductifs et de réponses inadéquates à la commande de d'Abbadie.
Darrigol se contente dans un premier temps de superviser les fouilles et de tracer au sol le plan de l'édifice, fourni par Magne à l'appui du projet validé de Clément Parent.
Le présent document illustre en outre l'impact du chantier sur l'économie et l'emploi locaux. Il présente l'intérêt de décrire les conditions d'embauche proposées par d'Abbadie, qui s'avère intransigeant sur la question des salaires et anticipe toujours d'éventuels contentieux. De par sa structure, presque juridique, cet engagement rappelle ainsi les contrats de travail modernes.
Prévenu au sujet du traitement des litiges dès son entrée en fonction, le surveillant de travaux Darrigol sera licencié l'année suivante pour incompétence et surtout détournement d'argent.
Par ce document, le savant engage Darrigol aux fonctions de surveillant de travaux et d'appareilleur, alors que les travaux d'extraction de la roche pour implanter les fondations de l'édifice ont commencé. Quelques jours plus tard, l'architecte Auguste-Joseph Magne présente sa démission, après plusieurs années de longs entretiens, d'échanges improductifs et de réponses inadéquates à la commande de d'Abbadie.
Darrigol se contente dans un premier temps de superviser les fouilles et de tracer au sol le plan de l'édifice, fourni par Magne à l'appui du projet validé de Clément Parent.
Le présent document illustre en outre l'impact du chantier sur l'économie et l'emploi locaux. Il présente l'intérêt de décrire les conditions d'embauche proposées par d'Abbadie, qui s'avère intransigeant sur la question des salaires et anticipe toujours d'éventuels contentieux. De par sa structure, presque juridique, cet engagement rappelle ainsi les contrats de travail modernes.
Prévenu au sujet du traitement des litiges dès son entrée en fonction, le surveillant de travaux Darrigol sera licencié l'année suivante pour incompétence et surtout détournement d'argent.
Transcription
Rue du bac 104, 8 avril 1864
Monsieur,
N'ayant vu qu'il y a trois jours mon architecte qui était absent, il m'a été impossible de vous écrire aussitôt que je l'aurais voulu.
J’accepte vos services comme appareilleur et surveillant dans la construction de ma maison, et je vous donnerai à ces fins 2.700 fr. par an. Votre présence auprès des travaux y sera nécessaire tous les jours ouvrables.
J’ai été content de vous jusqu’à présent et je ne doute pas de votre habileté, d’après les grands travaux que vous avez achevés ailleurs ; mais, si comme je le pense, vous n’avez pas fait de maison aussi compliquée que la mienne, vous pourriez n’être pas en état de la continuer tout seul. Si vous étiez obligé d’y renoncer avant de terminer, je vous paierais jusqu’au jour de votre départ à raison de 2.700 fr. par an. En tout cas de désaccord bien établi entre nous, il serait vidé par votre expert et par le mien, ces deux experts devant en nommer un troisième en cas de partage.
Je désire que vos services commencent avec le mois prochain de mai et dans tous les cas, je vous prie de me répondre par retour de courrier afin que je sache ce à quoi je devrai me tenir.
Agréez mes salutations.
Antoine d'Abbadie
[A] M. Darrigol, à Aire-sur-Adour
Monsieur,
N'ayant vu qu'il y a trois jours mon architecte qui était absent, il m'a été impossible de vous écrire aussitôt que je l'aurais voulu.
J’accepte vos services comme appareilleur et surveillant dans la construction de ma maison, et je vous donnerai à ces fins 2.700 fr. par an. Votre présence auprès des travaux y sera nécessaire tous les jours ouvrables.
J’ai été content de vous jusqu’à présent et je ne doute pas de votre habileté, d’après les grands travaux que vous avez achevés ailleurs ; mais, si comme je le pense, vous n’avez pas fait de maison aussi compliquée que la mienne, vous pourriez n’être pas en état de la continuer tout seul. Si vous étiez obligé d’y renoncer avant de terminer, je vous paierais jusqu’au jour de votre départ à raison de 2.700 fr. par an. En tout cas de désaccord bien établi entre nous, il serait vidé par votre expert et par le mien, ces deux experts devant en nommer un troisième en cas de partage.
Je désire que vos services commencent avec le mois prochain de mai et dans tous les cas, je vous prie de me répondre par retour de courrier afin que je sache ce à quoi je devrai me tenir.
Agréez mes salutations.
Antoine d'Abbadie
[A] M. Darrigol, à Aire-sur-Adour
Bibliographie
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.