Archives d'Abbadia - Notice de document numérisé : Lettre à Frédéric Petit (1855)
URL de la page : http://www.archives-abbadia.fr/notice_document_66.htm
Date d'impresssion : 24/11/2024
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Notice de document numérisé

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Lettre à Frédéric Petit (1855)

Carte d'identité

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Rubrique : Graphothèque
Toponymie : Thème : Style : non renseigné
Période : Datation précise : 10/10/1855
Auteur de la notice : Viviane Delpech
Mise en ligne : 07/08/2014
Mise à jour : 28/07/2014
Droits de diffusion : Communication soumise à autorisation, reproduction soumise à autorisation
Droits d'auteur : © Archives d'Abbadia/Académie des Sciences

Généalogie du document

Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des Sciences

Inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres G Référence inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres G

Détails sur le document

Référence : Volume de copies de lettres G, fol. 17
Auteur : Antoine d'Abbadie
Description physique : Correspondance.
Format du document : non renseigné
Langues du document :

Description du document

Présentation

Cette lettre a été rédigée par Antoine d'Abbadie le 10 octobre 1855 à l'attention de son ami  du collège Frédéric Petit, directeur de l'Observatoire de Toulouse. Le savant débute brièvement par l'évocation de son ouvrage sur la géodésie éthiopienne, qui lui nécessitera encore vingt ans de travail et de calculs. Mais là n'est pas le sujet principal de cet échange.

La rédaction de cette lettre a pour contexte l'épidémie de choléra qui provoqua une véritable hécatombe dans la France entière en 1855. La chapelle Notre-Dame-de-Sokorri à Urrugne en véhicule encore le souvenir avec les sépultures creusées à ses abords faute de place au cimetière de l'Eglise Saint-Vincent. Pour d'Abbadie, cette terrible épidémie freina l'aménagement du parc et le chantier de la nouvelle ferme Aragorri.

En tant que savant initié à la médecine depuis son voyage en Ethiopie, d'Abbadie intervenait auprès de la population afin de tenter de la soigner. L'astronome Frédéric Petit adoptait la même démarche à Toulouse et mit au point un remède présenté dans une brochure qui, selon d'Abbadie, s'avérait plus efficace que les médications traditionnelles. C'est pourquoi il estimait d'utilité publique de largement diffuser ce document, notamment par le biais des journaux et du réseau médical.

Etant donné le contexte sanitaire alarmant, cette lettre est assez inhabituelle au sein de la correspondance des deux hommes qui, d'ordinaire, évoquaient davantage leurs préoccupations astronomiques et géophysiques. Mais elle donne cependant une idée de l'envergure des champs de connaissance des deux hommes, en ce siècle où les savoirs de toutes disciplines se développent simultanément.

Transcription

Urrugne, 1855 octobre 10

Ton épigraphe, mon cher Frédéric, n'a pas toute mon approbation car tout ne sert ni ne nuit à personne. J'ai de graves embarras avec mon ouvrage que je couve depuis tantôt 4 ans et qui ne veut pas éclore. La vie et tous ses projets sont un combat et quand on a enfin réussi dans ses projets, l'on est vieux et on se bat pour la santé. J'ai envoyé une copie de ta lettre au principal médecin de Saint-Jean-de-Luz et une autre au maire de Bayonne. J'ai remis un exemplaire de la brochure à ce dernier, un autre à l'adjoint qui est pharmacien principal, un autre au second médecin de Saint-Jean. Par malheur pour ta méthode entre mes mains, mes deux seuls cas de période un peu algide se sont présentés avant la réception de ta brochure. Puis un enfant d'Urrugne qui vient d'être reçu médecin à Paris, s'est établi ici et m'a soutiré naturellement tous mes malades. Je lui ai longuement parlé de ton traitement mais il m'a dit qu'il s'en tient à la méthode suivie à l'hôpital de la Charité, c'est-à-dire à la médication des symptômes, qu'il donne d'ailleurs des pilules de belladone, mais il ne m'a cité aucune guérison de choléra As faite par lui. Je l'ai accompagné à sa première visite dans Urrugne : le patient est mort. J'avais commencé à traiter un autre qu'il a soigné ensuite et a également succombé. J'ai 12 patients seulement, des cas légers, sauf un, et tous sont guéris par moi seul ou plus probablement par le Bon Dieu. J'ai envoyé ton traitement au Jl [Journal] de Bayonne qui a promis de le publier et de t'en envoyer un exemplaire, mais qui n'en a rien fait encore. C'est la 1ère fois qu'on n'aura pas imprimé mes communications. Je tacherai demain de stimuler le rédacteur. J'enverrai de tes brochures à Pau et à Toulouse où la maladie croit. Ne crains rien : si comme je le crois ta médication est bonne, elle sera adoptée tôt ou tard, car toutes les bonnes découvertes finissent par se faire connaître, quoique avec lenteur. J'ai la cholérine depuis deux jours : dieu veuille qu'elle ne s'aggrave pas, et que je n'ai pas bientôt besoin de ta belladone. Je présente mes bons souvenirs à toutes tes divinités domestiques. Le choléra a diminué à Bayonne mais il sévit toujours ici. 

Antoine d'Abbadie

Bibliographie

  • BOISTEL G. (dir.), Observatoires et patrimoine astronomique français, SFHST, ENS Editions, Paris, 2005.
  • DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.

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Pour citer cette notice : Viviane Delpech, "Lettre à Frédéric Petit (1855)", in Ville d'Hendaye/DRAC Aquitaine, Archives d'Abbadia. Patrimoine du XIXe siècle [En ligne], mis en ligne 07/08/2014, consulté le 24/11/2024. URL : http://www.archives-abbadia.fr/notice_document_66.htm
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