Plan d'exécution de l'élévation Ouest par Eugène-E. Viollet-le-Duc

Antoine d'Abbadie confia la construction du château d'Abbadia à Eugène-E. Viollet-le-Duc au début de l'année 1864, suite à la démission d'Auguste-J. Magne. Le chef de file du mouvement néogothique en France produisit, en l'espace de quelques semaines, un projet esquisse aquarellé, puis, durant les mois suivants, les plans et élévations de l'édifice. 

Le présent document figure le plan d'exécution de l'élévation Ouest du château, dessiné, selon la correspondance de d'Abbadie, par Viollet-le-Duc entre 1864 et 1865. Cette élévation géométrale représente de gauche à droite, la tour carrée reliant l'habitation à l'observatoire, le corps central, l'aile Sud et enfin la grosse tour. L'espace scientifique actuel ne peut encore figurer sur ce projet dans la mesure où il n'en était pas question à l'époque en raison de la tour de Clément Parent.

Selon les préceptes de Viollet-le-Duc, cette élévation offre une parfaite lisibilité de l'organisation intérieure de l'édifice, grâce aux diverses délimitations de niveaux - corniches, appareils -, ou bien au rythme vertical - juxtaposition de pavillons, organisation des baies -, découpant les espaces selon leurs fonctions. Comme à son habitude, l'architecte inséra dans le dessin une figure humaine, près des baies à ogive du vestibule, afin de permettre une meilleure visualisation des proportions de l'édifice.

Ce plan d'exécution constituait une base de travail pour le chef de chantier et l'appareilleur, lesquels devaient définir la quantité et la forme des moellons nécessaires à la maçonnerie. A un détail près, ce projet a été intégralement concrétisé dans la pierre. Seul fut modifié l'oriel de la bibliothèque, au premier étage, qui fut doublé dans sa largeur pour épouser la dimension entière de la pièce, optimisant ainsi son éclairage naturel.
  
Ce plan porte une annotation de Viollet-le-Duc, composée de la lettre A et du numéro du document, témoignant de la nécessaire hiérarchisation et de la masse de ses travaux. Celui-ci était le n°6 d'une série bien plus longue, composée d'au moins dix plans, qui, excepté les cinq documents du fonds graphique d'Abbadia, ont disparu.