Lettre au contre-amiral Maurice Exelmans (1864)
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres L Référence inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres L
Détails sur le document
Référence : Volume de copies de lettres L, fol. 128Auteur : Antoine d'Abbadie
Description physique : Correspondance
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Antoine d'Abbadie rédigea cette lettre de félicitations à l'attention de Joseph-Maurice Exelmans le 3 février 1864. Ce dernier, fils du célèbre maréchal Exelmans nommé par Louis-Napoléon, venait d'être promu par l'Empereur au grade de contre-amiral, et non d'amiral comme le prétend Antoine d'Abbadie.
Joseph-Maurice Exelmans (1816-1875) figurait parmi les correspondants du savant basque parce qu'il était l'un des membres de la famille proche de Virginie d'Abbadie. En tant que cousin par alliance, d'Abbadie se permet donc de tutoyer chaleureusement le contre-amiral - comme cela a toujours été le cas - et d'adresser une "embrassade" à l'attention de la famille Exelmans, alors composée de son épouse Marie, et de trois enfants nommés Amélie, Amédée et Octave, respectivement âgés de 6 ans, 8 ans et de quelques mois.
D'Abbadie en profite pour informer brièvement son destinataire des projets de son épouse, qui s'apprête à se rendre à Paris accompagnée de ses domestiques. Etant donné la valeur militaire et politique de cette nomination de contre-amiral, d'Abbadie y va de son commentaire concernant les conflits internationaux en cours. Au XIXe siècle, la périphrase courante "perfide Albion" désignait péjorativement l'Angleterre par le toponyme que lui donnèrent les Grecs de l'Antiquité en référence au mythe de la princesse Albine. Malgré ses relations avec les savants britanniques et ses origines anglo-saxonnes, d'Abbadie éprouvait en effet une forme d'aversion envers l'Angleterre, notamment depuis son séjour en Ethiopie où elle le persécuta souvent.
Cette lettre illustre le prestige du cercle social et familial au sein duquel évoluaient les époux d'Abbadie ainsi que les relations intimes qui pouvaient unir deux personnalités notables, respectivement reconnues dans leurs domaines et influant, chacune à leur manière, sur la politique internationale française sous le Second Empire.
Joseph-Maurice Exelmans (1816-1875) figurait parmi les correspondants du savant basque parce qu'il était l'un des membres de la famille proche de Virginie d'Abbadie. En tant que cousin par alliance, d'Abbadie se permet donc de tutoyer chaleureusement le contre-amiral - comme cela a toujours été le cas - et d'adresser une "embrassade" à l'attention de la famille Exelmans, alors composée de son épouse Marie, et de trois enfants nommés Amélie, Amédée et Octave, respectivement âgés de 6 ans, 8 ans et de quelques mois.
D'Abbadie en profite pour informer brièvement son destinataire des projets de son épouse, qui s'apprête à se rendre à Paris accompagnée de ses domestiques. Etant donné la valeur militaire et politique de cette nomination de contre-amiral, d'Abbadie y va de son commentaire concernant les conflits internationaux en cours. Au XIXe siècle, la périphrase courante "perfide Albion" désignait péjorativement l'Angleterre par le toponyme que lui donnèrent les Grecs de l'Antiquité en référence au mythe de la princesse Albine. Malgré ses relations avec les savants britanniques et ses origines anglo-saxonnes, d'Abbadie éprouvait en effet une forme d'aversion envers l'Angleterre, notamment depuis son séjour en Ethiopie où elle le persécuta souvent.
Cette lettre illustre le prestige du cercle social et familial au sein duquel évoluaient les époux d'Abbadie ainsi que les relations intimes qui pouvaient unir deux personnalités notables, respectivement reconnues dans leurs domaines et influant, chacune à leur manière, sur la politique internationale française sous le Second Empire.
Transcription
Aragorri, 1864 février 3
Mon cher AMIRAL,
Vous n'en serez pas moins et toujours mon cher Maurice pour moi. Accablé d'un encombrement d'affaires, je n'ai qu'un instant pour vous crier Vivat sur tous les tons d'admiration et de félicitation. Je suis bien aise de voir le nom d'Exelmans parvenir enfin à la place qu'il doit presque toujours occuper en France, car je suis encore ambitieux pour vous (pourquoi ne pas l'avouer). Je vous prie de donner en mon nom une embrassade d'Amiral à MARIE, à la petite marquise, à Amédée et à Octave lors de votre prochaine visite. Ma femme partira mardi pour Paris avec nos gens et je l'y rejoindrai dans peu de jours. J'espère encore malgré vents et marées vous embrasser après une victoire sur la perfide Albion, ma bête noire. Je vous ai écrit ces jours-ci, et attends un mot de vous. Mais le temps doit vous manquer sous votre pluie de félicitations.
Toujours bien à vous,
Antoine d'Abbadie
[A] Monsieur l'Amiral Vte [Vicomte] Exelmans
Mon cher AMIRAL,
Vous n'en serez pas moins et toujours mon cher Maurice pour moi. Accablé d'un encombrement d'affaires, je n'ai qu'un instant pour vous crier Vivat sur tous les tons d'admiration et de félicitation. Je suis bien aise de voir le nom d'Exelmans parvenir enfin à la place qu'il doit presque toujours occuper en France, car je suis encore ambitieux pour vous (pourquoi ne pas l'avouer). Je vous prie de donner en mon nom une embrassade d'Amiral à MARIE, à la petite marquise, à Amédée et à Octave lors de votre prochaine visite. Ma femme partira mardi pour Paris avec nos gens et je l'y rejoindrai dans peu de jours. J'espère encore malgré vents et marées vous embrasser après une victoire sur la perfide Albion, ma bête noire. Je vous ai écrit ces jours-ci, et attends un mot de vous. Mais le temps doit vous manquer sous votre pluie de félicitations.
Toujours bien à vous,
Antoine d'Abbadie
[A] Monsieur l'Amiral Vte [Vicomte] Exelmans
Bibliographie
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
Autres sources
- "Exelmans (Joseph-Maurice)", in LARROUSSE P., Grand dictionnaire universel du 19e siècle, Classiques Garnier, Paris, 2000, p.790.