Lettre à Suzy Sicar (1864)
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres L Référence inventaire d'appartenance : Volume de copies de lettres L
Détails sur le document
Référence : Volume de copies de lettres L, fol. 370Auteur : Antoine d'Abbadie
Description physique : Correspondance
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Antoine d'Abbadie rédigea cette lettre en octobre 1864 à l'attention de Suzy Sicar. Cette dame irlandaise avait été la gouvernante des enfants d'Abbadie depuis leurs naissances en Irlande jusqu'à leur installation en France. Depuis la majorité des enfants, elle était devenue la dame de compagnie de leur mère Elizabeth Thompson et résidait à ses côtés à Paris.
Suzy SIcar était considérée comme un membre de la famille à part entière, si bien que son patrimoine financier, certes plus modeste, était géré par Antoine d'Abbadie. Cette lettre a justement pour objet de l'informer de la situation de ses obligations, dont le rendement n'a pas encore été versé.
Puis, comme lorsqu'il s'adresse à sa mère, d'Abbadie donne à son ancienne gouvernante quelques nouvelles de la famille, de ses affaires personnelles, notamment concernant le chantier du château qui vient de commencer concrètement, et même du chien de Virginie d'Abbadie, une levrette prénommée Lolette, dont il évoque avec humour le caractère affirmé.
D'Abbadie écrivait régulièrement à Suzy Sicar et lui resta fidèle inconditionnellement, y compris après le décès d'Elizabeth Thompson en 1865, qui ne le freina pas dans la gestion de ses comptes et n'eut aucune prise sur son dévouement et son affection envers elle. A l'occasion du conflit avec sa fratrie, il la pris sous son aile, car elle était ignorée par le reste de la famille.
Suzy SIcar était considérée comme un membre de la famille à part entière, si bien que son patrimoine financier, certes plus modeste, était géré par Antoine d'Abbadie. Cette lettre a justement pour objet de l'informer de la situation de ses obligations, dont le rendement n'a pas encore été versé.
Puis, comme lorsqu'il s'adresse à sa mère, d'Abbadie donne à son ancienne gouvernante quelques nouvelles de la famille, de ses affaires personnelles, notamment concernant le chantier du château qui vient de commencer concrètement, et même du chien de Virginie d'Abbadie, une levrette prénommée Lolette, dont il évoque avec humour le caractère affirmé.
D'Abbadie écrivait régulièrement à Suzy Sicar et lui resta fidèle inconditionnellement, y compris après le décès d'Elizabeth Thompson en 1865, qui ne le freina pas dans la gestion de ses comptes et n'eut aucune prise sur son dévouement et son affection envers elle. A l'occasion du conflit avec sa fratrie, il la pris sous son aile, car elle était ignorée par le reste de la famille.
Transcription
Aragorry, 1864 october 18
My dear Suzy,
When I received here the rest of the numbers drawn at the Crédit Foncier on the 22 ult. I carefully compared them with the last of my own numbers & of those which I had thought for others. Not one of these numbers have been drawn. I do not know if I have added the list of the obligation bought for you on August 3 last : if I have it is n° 66865, not drawn yet. If I have not inscribed your last n°, I can only answer you about it on my return to Paris, probably next month. n° 66865 is your 14th n°.
My wife is not better, at least in appearance, & could not go to church today although the weather is remarkably fine. We are all stones & mortar here, and hope to begin our ground floor next month, weather permitting. I expected Arnauld here see this but have no hidings of him since his departure for Madrid. My wife sends you her love. Lolette has lost her war, & seems now to regaining it.
With best wishes for a cozy winter in the rue Vanneau, I remain ever affectionnaly yours
Antoine d'Abbadie
My dear Suzy,
When I received here the rest of the numbers drawn at the Crédit Foncier on the 22 ult. I carefully compared them with the last of my own numbers & of those which I had thought for others. Not one of these numbers have been drawn. I do not know if I have added the list of the obligation bought for you on August 3 last : if I have it is n° 66865, not drawn yet. If I have not inscribed your last n°, I can only answer you about it on my return to Paris, probably next month. n° 66865 is your 14th n°.
My wife is not better, at least in appearance, & could not go to church today although the weather is remarkably fine. We are all stones & mortar here, and hope to begin our ground floor next month, weather permitting. I expected Arnauld here see this but have no hidings of him since his departure for Madrid. My wife sends you her love. Lolette has lost her war, & seems now to regaining it.
With best wishes for a cozy winter in the rue Vanneau, I remain ever affectionnaly yours
Antoine d'Abbadie
Traduction
Aragorry, 1864 octobre 18
Ma chère Suzy,
Lorsque j'ai reçu ici le restant de tes numéros tirés au Crédit Foncier le 22 dernier, je les ai attentivement comparés avec mes propres derniers numéros et ceux auxquels j'avais pensé pour les autres. Aucun de ces numéros n'a été tirés. Je ne sais pas si j'ai ajouté la liste de l'obligation achetée pour toi le 3 août dernier : si je l'ai fait, c'est le n° 66865, non encore tiré. Si je n'ai pas encore inscrit ton dernier n°, je pourrai seulement te répondre à ce sujet à mon retour à Paris, probablement le mois prochain. Le n° 66865 est ton 14ème numéro.
Ma femme ne va pas mieux, du moins en apparence, et elle n'a pas pu aller à l'église aujourd'hui bien que le temps soit remarquablement beau. Nous sommes dans les pierres et le mortier ici, et espérons commencer notre rez-de-chaussée le mois prochain, si le temps le permet. J'attendais Arnauld ici pour voir cela mais je n'ai aucune nouvelle de lui depuis son départ pour Madrid. Ma femme t'envoie tout son amour. Lolette a perdu sa guerre, et semble maintenant la regagner.
Avec mes meilleurs voeux pour un doux hiver à la rue Vanneau, je reste affectueusement ton
Antoine d'Abbadie
Ma chère Suzy,
Lorsque j'ai reçu ici le restant de tes numéros tirés au Crédit Foncier le 22 dernier, je les ai attentivement comparés avec mes propres derniers numéros et ceux auxquels j'avais pensé pour les autres. Aucun de ces numéros n'a été tirés. Je ne sais pas si j'ai ajouté la liste de l'obligation achetée pour toi le 3 août dernier : si je l'ai fait, c'est le n° 66865, non encore tiré. Si je n'ai pas encore inscrit ton dernier n°, je pourrai seulement te répondre à ce sujet à mon retour à Paris, probablement le mois prochain. Le n° 66865 est ton 14ème numéro.
Ma femme ne va pas mieux, du moins en apparence, et elle n'a pas pu aller à l'église aujourd'hui bien que le temps soit remarquablement beau. Nous sommes dans les pierres et le mortier ici, et espérons commencer notre rez-de-chaussée le mois prochain, si le temps le permet. J'attendais Arnauld ici pour voir cela mais je n'ai aucune nouvelle de lui depuis son départ pour Madrid. Ma femme t'envoie tout son amour. Lolette a perdu sa guerre, et semble maintenant la regagner.
Avec mes meilleurs voeux pour un doux hiver à la rue Vanneau, je reste affectueusement ton
Antoine d'Abbadie
Bibliographie
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.