Archives d'Abbadia - Notice de document numérisé : Lettre de Julia du Clérant à Virginie d'Abbadie (1897)
URL de la page : http://www.archives-abbadia.fr/notice_document_119.htm
Date d'impresssion : 21/11/2024
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Lettre de Julia du Clérant à Virginie d'Abbadie (1897)

Carte d'identité

Carte d'identité

Rubrique : Graphothèque
Toponymie : Thème : Style : Période : Datation précise : 27/01/1897
Auteur de la notice : Viviane Delpech
Mise en ligne : 07/08/2014
Mise à jour : 29/07/2014
Droits de diffusion : Communication soumise à autorisation, reproduction soumise à autorisation
Droits d'auteur : © Archives d'Abbadia/Académie des Sciences

Généalogie du document

Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des Sciences

Inventaire d'appartenance : Correspondance Vincent de Saint-Bonnet Référence inventaire d'appartenance : Correspondance Virginie d'Abbadie, née Vincent de Saint-Bonnet.

Détails sur le document

Référence : Lettre de Julia du Clérant, 27 janvier 1897
Auteur : Julia (Julienne) du Clérant
Description physique : Correspondance
Format du document : Un double feuillet
Langues du document :

Description du document

Présentation

Cette lettre est adressée par Julienne Ducluzeau, baronne du Clérant, la soeur cadette d'Antoine d'Abbadie, à l'attention de Virginie d'Abbadie. Elle est signée "Julia", ce qui correspond au diminutif que lui donna sa famille tout au long de sa vie.  

La lettre a été rédigée en janvier 1897, soit deux mois avant le décès d'Antoine d'Abbadie. Julia du Clérant, alors dans sa soixante-dix-septième année, vient adresser ses remerciements à sa belle-soeur pour lui avoir fait parvenir une pèlerine, manteau recouvrant les épaules très en vogue au XIXe siècle. 

Ce document montre que les échanges entre Antoine d'Abbadie - et son épouse - et ses soeurs perdurèrent en dépit des conflits passionnels qui plombèrent les relations familiales à partir du début des années 1860. A l'époque de cette lettre, la soeur aînée, Eliza, était décédée depuis vingt ans, mais Sélina, la religieuse, et Julienne était encore vivantes et proches de leur frère aîné. D'Abbadie gérait les affaires comptables de la première et survenait aux besoins de la seconde, dont le mari avait provoqué la ruine matérielle.

Le don de la pèlerine, motif de la présente lettre, témoigne de cette solidarité dont le couple d'Abbadie faisait preuve envers Julienne du Clérant. Celle-ci ne cache d'ailleurs pas la déchéance de sa situation sociale, se considérant parmi "les petits", et l'ingratitude de la vieillesse, évoquant ses difficultés à écrire.   

Transcription

Bordeaux, 27 janvier 1897

C'est hier soir à neuf heures, ma chère Virginie, que j'ai reçu la pèlerine. Elle est riche, de bon goût comme tout ce que vous choisissez mais beaucoup trop belle pour affronter les brouillards périodiques qui nous visitent trop souvent, aussi vais-je la mettre en quarantaine jusqu'à la prochaine gelée. Merci de votre envoi.

Je suis bien aise d'apprendre qu'Antoine et vous ne souffrez pas de la température sybérienne [sic] qui, me dit-on, règne à Paris en ce moment. A Bordeaux, nous avons par intermittence des pluies, des gelées, puis le vent du Nord qui nous souffle des brises polaires, qui me font parfois craindre que la Bible ne se soit trompée lorsqu'elle dit que le feu doit anéantir notre globe, tandis qu'il est bien probable que la gelée immobilisera la terre avec tous ses habitans [habitants]. 

Je vois d'ici mon frère qui sourit de mes pensées aussi anti-diluviennes qu'anti-astronomiques. Dites-lui que j'ai souvenance de ses leçons de géographie et qu'il doit être flatté d'avoir si bien réussi à fixer la mobile imagination de sa première, toute première, élève.

Que n'ais-je [sic] suivi mon cher Antoine dans ses hauteurs ! Aujourd'hui je partagerais sa gloire, au lieu de patauger parmi les infimes petits. Dites encore à mon frère que dans quinze jours, j'entrerai dans ma soixante-dix-septième année, ce qui me mettra dans la cruelle nécessité d'accepter la griffe de mon chat, offre qu'il m'a déjà faite depuis quelques mois, Hélas. 

Quant à vous, chère Virginie, vous avez conservé votre fermeté dans l'écriture. La mienne divague toujours :  tant que cette divagation n'ira pas jusqu'au coeur, tout ira bien, et j'accepterai cette humiliation pourvu qu'elle n'aille pas plus loin. 

Adieu, ma bonne soeur, je vous embrasse tous deux tendrement.

Julia du Clérant

Merci, et encore merci.

Bibliographie

  • DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.

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Pour citer cette notice : Viviane Delpech, "Lettre de Julia du Clérant à Virginie d'Abbadie (1897)", in Ville d'Hendaye/DRAC Aquitaine, Archives d'Abbadia. Patrimoine du XIXe siècle [En ligne], mis en ligne 07/08/2014, consulté le 21/11/2024. URL : http://www.archives-abbadia.fr/notice_document_119.htm
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