Virginie d'Abbadie et un anonyme éthiopien
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site de Paris Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Fonds photographique Personnages Référence inventaire d'appartenance : Fonds photographique du château d'Abbadia. Personnages. Non inventorié.
Détails sur le document
Référence : Non inventoriéAuteur : Anonyme
Description physique : Photographie
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Ce cliché a vraisemblablement été réalisé au cours d'une campagne photographique menée à la fin des années 1890, qui donna lieu à une petite série de photographies de personnages autour du château d'Abbadia. On ne peut déterminer si l'absence de d'Abbadie dans ces clichés est due à son décès ou bien à sa réticence à faire face à l'objectif d'un appareil photographique.
Le photographe met ici en scène Virginie d'Abbadie en train de gravir les marches du perron de sa demeure, tandis qu'un personnage éthiopien, probablement un serviteur, lui ouvre la porte. Coiffée d'un élégant chapeau, Virginie d'Abbadie est vêtue d'un ensemble foncé a priori austère, composé d'une robe et d'un curieux manteau en fourrure et en laine. La présence du parapluie rappelle l'habituel temps peu clément du Pays basque et, plus particulièrement des falaises exposées d'Abbadia. Son regard indifférent et son attitude de retournement faussement spontané offrent à la scène un caractère presque naturel.
La tenue et l'allure de la maîtresse de maison contrastent avec celle du jeune éthiopien semblant à son service. Vêtu d'une toge blanche ornée d'une bande rouge, représentative des habits de prêtres ou d'intellectuels éthiopiens, ce beau jeune homme au regard bienveillant et au port altier est positionné sur le pas de la porte. Il semble faire le pied de grue, à l'instar d'un majodorme rompu aux bonnes manières européennes, en guettant le moindre des gestes de Virginie d'Abbadie.
Sa présence sous ce porche néogothique, dont on aperçoit les emblématiques crocodiles sculptés et la phrase d'accueil gaélique, orientalise la scène et instaure une atmosphère extrêmement fantaisiste en ces terres basques. Pour autant, ce cliché traduit fatalement le contexte impérialiste et colonialiste auquel participa le couple d'Abbadie et où l'homme occidental se plaisait à imposer au monde ses propres valeurs.
Le photographe met ici en scène Virginie d'Abbadie en train de gravir les marches du perron de sa demeure, tandis qu'un personnage éthiopien, probablement un serviteur, lui ouvre la porte. Coiffée d'un élégant chapeau, Virginie d'Abbadie est vêtue d'un ensemble foncé a priori austère, composé d'une robe et d'un curieux manteau en fourrure et en laine. La présence du parapluie rappelle l'habituel temps peu clément du Pays basque et, plus particulièrement des falaises exposées d'Abbadia. Son regard indifférent et son attitude de retournement faussement spontané offrent à la scène un caractère presque naturel.
La tenue et l'allure de la maîtresse de maison contrastent avec celle du jeune éthiopien semblant à son service. Vêtu d'une toge blanche ornée d'une bande rouge, représentative des habits de prêtres ou d'intellectuels éthiopiens, ce beau jeune homme au regard bienveillant et au port altier est positionné sur le pas de la porte. Il semble faire le pied de grue, à l'instar d'un majodorme rompu aux bonnes manières européennes, en guettant le moindre des gestes de Virginie d'Abbadie.
Sa présence sous ce porche néogothique, dont on aperçoit les emblématiques crocodiles sculptés et la phrase d'accueil gaélique, orientalise la scène et instaure une atmosphère extrêmement fantaisiste en ces terres basques. Pour autant, ce cliché traduit fatalement le contexte impérialiste et colonialiste auquel participa le couple d'Abbadie et où l'homme occidental se plaisait à imposer au monde ses propres valeurs.
Bibliographie
- DELPECH V., "L'Ethiopie au château d'Abbadia, de la création à l'expression d'un programme orientaliste", in Annales d'Ethiopie, n°26, 2011, p.129-165.
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
- OULEBSIR N. et VOLAIT M. (dir.), L’orientalisme architectural. Entre imaginaires et savoirs, coll. D’une rive à l’autre, Picard/CNRS In Visu, Paris, 2009.
- PELTRE Ch., Les Arts de l’Islam, Itinéraire d’une redécouverte, coll. Découvertes Gallimard Arts, Gallimard, Paris, 2006.
- PELTRE Ch., Orientalisme, Editions Terrail/Edigroup, Paris, 2004.
- SAID E., L’Orientalisme, l’Orient créé par l’Occident, Coll. La Couleur des Idées, Editions du Seuil, Paris, 1980.
- THORNTON L., Les africanistes peintres-voyageurs, 1860-1960, ACR Editions, Paris, 1990.
- TOULIER B., « Un parfum d’Orient au cœur des villes d’eau », in In Situ Revue de l’Inventaire Général, n°7, février 2006, réf. du 3 mars 2011. URL : http://insitu.revues.org/3069