Projet d'élévation Sud-Ouest de Clément Parent
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Dossier Clément Parent Référence inventaire d'appartenance : 01-2326 à 17-2431, et 24-2421
Détails sur le document
Référence : 15-2406Auteur : Clément Parent
Description physique : Elévation. Papier. Crayon.
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Antoine d'Abbadie engagea l'architecte Clément Parent à réfléchir au plan de sa demeure en 1857. Le programme devait impérativement associer aux appartements bourgeois un observatoire astronomique et une chapelle. L'architecte livra trois propositions en 1859, parmi lesquelles le commanditaire put faire son choix.
Le présent document figure un fragment du plan d'exécution de l'élévation Sud-Est, vraisemblablement approuvée par d'Abbadie. De gauche à droite, se succèdent la tourelle Sud, l'aile de réception, le porche, et une petite partie de l'aile Est. Ce plan élévation se compose de quatre niveaux. Celui des caves est suggéré par de petites lucarnes inscrites dans le soubassement tandis que celui des combles, situé directement sous la couverture, est identifiable grâce à ses multiples fenêtres en chien assis au sein de tous les corps de bâtiment.
L'édifice est dominé par d'imposantes toitures, dont la plus spectaculaire s'élève au-dessus du corps central, derrière le porche, et qui relèvent plutôt de l'architecture académique. Le plan permet d'identifier les divisions verticales de l'édifice, et notamment les divers corps de bâtiment et les trois travées qui composent l'aile Sud - et, symétriquement, l'aile Est.
Le porche forme une saillie sur les trois niveaux supérieurs de l'édifice, celui du rez-de-chaussée étant, par définition, ouvert, celui du premier étage étant fermé mais éclairé par de grandes doubles-baies, et le dernier s'intégrant à une toiture en poivrière.
L'architecte semble avoir tenu compte des observations de d'Abbadie, demandeur du "style à ogives", car il a intégré davantage de citations gothiques que ne le prévoit son projet aquarellé. Ces ajouts sont principalement localisés au niveau des baies. Hormis celles de la tourelle, les ouvertures sont constituées de fenêtres à meneaux au rez-de-chaussée, et de fenêtres doubles à meneaux au premier étage, lesquelles sont ornées de balustrades ajourées à motifs quadrilobés. Au niveau des combles, les fenêtres en chien assis des tourelles sont surmontées de frontons en forme d'ogives en accolade, tandis que celle des ailes Sud et Est sont dominées par des motifs du répertoire anglo-normand avec leur toiture avancée. L'ensemble des baies des combles et les pointes de faîtage sont surmontées de fleurons sculptés, se référant de manière assez stéréotypée à l'architecture médiévale, à l'instar du couronnement crénelé et de l'arc en ogive du porche.
Malgré cet effort de "médiévalisation" de l'édifice, le projet témoigne de la vogue qui toucha une certaine élite aristocratique adepte du souvenir de l'Ancien régime. Afin de satisfaire à l'imaginaire de l'architecture médiévale, maints maîtres d'oeuvre du XIXe siècle procédèrent par addition de citations gothiques sur des édifices dont le plan et la structure relevaient de l'architecture académique dominant depuis la Renaissance. Cela produit en réalité un style hybride, qui ne peut être véritablement qualifié de néogothique. Ce constat s'observe dans le plan élévation de Parent, ce qui déplut vraisemblablement à son commanditaire puisqu'il abandonna ce projet au profit de celui de Viollet-le-Duc composé de façades au style néomédiéval beaucoup plus franc.
Le présent document figure un fragment du plan d'exécution de l'élévation Sud-Est, vraisemblablement approuvée par d'Abbadie. De gauche à droite, se succèdent la tourelle Sud, l'aile de réception, le porche, et une petite partie de l'aile Est. Ce plan élévation se compose de quatre niveaux. Celui des caves est suggéré par de petites lucarnes inscrites dans le soubassement tandis que celui des combles, situé directement sous la couverture, est identifiable grâce à ses multiples fenêtres en chien assis au sein de tous les corps de bâtiment.
L'édifice est dominé par d'imposantes toitures, dont la plus spectaculaire s'élève au-dessus du corps central, derrière le porche, et qui relèvent plutôt de l'architecture académique. Le plan permet d'identifier les divisions verticales de l'édifice, et notamment les divers corps de bâtiment et les trois travées qui composent l'aile Sud - et, symétriquement, l'aile Est.
Le porche forme une saillie sur les trois niveaux supérieurs de l'édifice, celui du rez-de-chaussée étant, par définition, ouvert, celui du premier étage étant fermé mais éclairé par de grandes doubles-baies, et le dernier s'intégrant à une toiture en poivrière.
L'architecte semble avoir tenu compte des observations de d'Abbadie, demandeur du "style à ogives", car il a intégré davantage de citations gothiques que ne le prévoit son projet aquarellé. Ces ajouts sont principalement localisés au niveau des baies. Hormis celles de la tourelle, les ouvertures sont constituées de fenêtres à meneaux au rez-de-chaussée, et de fenêtres doubles à meneaux au premier étage, lesquelles sont ornées de balustrades ajourées à motifs quadrilobés. Au niveau des combles, les fenêtres en chien assis des tourelles sont surmontées de frontons en forme d'ogives en accolade, tandis que celle des ailes Sud et Est sont dominées par des motifs du répertoire anglo-normand avec leur toiture avancée. L'ensemble des baies des combles et les pointes de faîtage sont surmontées de fleurons sculptés, se référant de manière assez stéréotypée à l'architecture médiévale, à l'instar du couronnement crénelé et de l'arc en ogive du porche.
Malgré cet effort de "médiévalisation" de l'édifice, le projet témoigne de la vogue qui toucha une certaine élite aristocratique adepte du souvenir de l'Ancien régime. Afin de satisfaire à l'imaginaire de l'architecture médiévale, maints maîtres d'oeuvre du XIXe siècle procédèrent par addition de citations gothiques sur des édifices dont le plan et la structure relevaient de l'architecture académique dominant depuis la Renaissance. Cela produit en réalité un style hybride, qui ne peut être véritablement qualifié de néogothique. Ce constat s'observe dans le plan élévation de Parent, ce qui déplut vraisemblablement à son commanditaire puisqu'il abandonna ce projet au profit de celui de Viollet-le-Duc composé de façades au style néomédiéval beaucoup plus franc.
Bibliographie
- Abbadia un rébus géant, Fondation Antoine d’Abbadie, Académie des Sciences, Cap-Sciences Production, Bordeaux, 1997.
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
- FOURREL DE FRETTES S., Le château d’Abbadia (1857-1879), mémoire de maîtrise d’Histoire de l’art contemporain, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 1994.
- PARANT C., « La dynastie des Parent », in Monuments Historiques, n°183, 1992, p.81.