Projet esquisse aquarellé de Clément Parent
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Dossier Clément Parent Référence inventaire d'appartenance : 01-2326 à 17-2431, et 24-2421
Détails sur le document
Référence : 16-2411Auteur : Clément Parent
Description physique : Esquisse. Elévation. Papier. Aquarelle.
Format du document : non renseigné
Langues du document :
Description du document
Présentation
Antoine d'Abbadie confia la construction de sa demeure à Clément Parent en 1857. L'architecte s'efforça de répondre aux attentes de cet exigeant commanditaire en produisant une série de trois projets, associant toujours appartements bourgeois, observatoire astrogéophysique et chapelle.
Le présent document figure une esquisse aquarellée de la troisième version de l'édifice réalisée par Parent en 1857 et, dans un premier temps, approuvée par d'Abbadie. Il représente l'élévation Nord de la demeure, faisant face à l'océan. A gauche, se trouve la chapelle sise au sein d'une tour circulaire coiffée d'une toiture conique, elle-même surmontée du lanternon du clocher. La chapelle donne accès à l'aile Est, composée d'un pavillon rectangulaire et de sa haute toiture à deux pans. Lui succèdent le corps central, agrémenté d'un oriel éclairant la bibliothèque, puis la tour carrée reliant l'habitation à l'observatoire. Ce dernier est aisément identifiable en raison de sa forme de tour inspirée des châteaux forts. Ce pavillon crénelé et orné de mâchicoulis est flanqué de deux tourelles, également dotées de créneaux et merlons. En guise de baies, l'architecte y a percé des meurtrières cruciformes et deux fenêtres à ogives.
En terme de style, Parent réalise ici un édifice d'inspiration plutôt Renaissance, à l'instar de nombreux autres architectes intégrant des motifs gothiques à un contexte architectural académique. Hormis ses baies en arc à ogives, la chapelle n'a en effet rien, que ce soit du point de vue structurel ou ornemental, d'un édifice purement gothique. Quant à l'observatoire, si la source médiévale s'y révèle plus manifeste, il s'avère surtout un pastiche malencontreux relevant de l'artifice et de l'imaginaire romantique, que d'Abbadie approuva suffisamment pour le faire exécuter.
Pour autant, ce projet ne lui apporta pas entière satisfaction, puisqu'il commanda sans succès de nouvelles élévations de l'habitation et de la chapelle à Auguste-J. Magne, puis, avec beaucoup plus de réussite, à Eugène-E. Viollet-le-Duc.
Toutefois, la présente esquisse aquarellée ne constitue pas l'original dessiné par Parent en 1857, mais la copie conforme que lui sollicita d'Abbadie dans le cadre du procès intenté par Magne dans les années 1860. Il s'agit à la fois d'une oeuvre artistique et d'une pièce à conviction judiciaire. En plus d'évoquer l'évolution de la réflexion présidant à la construction d'Abbadia, ce document raconte, de fait, le devenir de ses projets avortés et de ses collaborations infructueuses, montrant la variété des réactions humaines; entre Parent ayant quitté d'Abbadie sans rancune, et Magne cherchant, au contraire et sans doute abusivement, à obtenir gain de cause.
Le présent document figure une esquisse aquarellée de la troisième version de l'édifice réalisée par Parent en 1857 et, dans un premier temps, approuvée par d'Abbadie. Il représente l'élévation Nord de la demeure, faisant face à l'océan. A gauche, se trouve la chapelle sise au sein d'une tour circulaire coiffée d'une toiture conique, elle-même surmontée du lanternon du clocher. La chapelle donne accès à l'aile Est, composée d'un pavillon rectangulaire et de sa haute toiture à deux pans. Lui succèdent le corps central, agrémenté d'un oriel éclairant la bibliothèque, puis la tour carrée reliant l'habitation à l'observatoire. Ce dernier est aisément identifiable en raison de sa forme de tour inspirée des châteaux forts. Ce pavillon crénelé et orné de mâchicoulis est flanqué de deux tourelles, également dotées de créneaux et merlons. En guise de baies, l'architecte y a percé des meurtrières cruciformes et deux fenêtres à ogives.
En terme de style, Parent réalise ici un édifice d'inspiration plutôt Renaissance, à l'instar de nombreux autres architectes intégrant des motifs gothiques à un contexte architectural académique. Hormis ses baies en arc à ogives, la chapelle n'a en effet rien, que ce soit du point de vue structurel ou ornemental, d'un édifice purement gothique. Quant à l'observatoire, si la source médiévale s'y révèle plus manifeste, il s'avère surtout un pastiche malencontreux relevant de l'artifice et de l'imaginaire romantique, que d'Abbadie approuva suffisamment pour le faire exécuter.
Pour autant, ce projet ne lui apporta pas entière satisfaction, puisqu'il commanda sans succès de nouvelles élévations de l'habitation et de la chapelle à Auguste-J. Magne, puis, avec beaucoup plus de réussite, à Eugène-E. Viollet-le-Duc.
Toutefois, la présente esquisse aquarellée ne constitue pas l'original dessiné par Parent en 1857, mais la copie conforme que lui sollicita d'Abbadie dans le cadre du procès intenté par Magne dans les années 1860. Il s'agit à la fois d'une oeuvre artistique et d'une pièce à conviction judiciaire. En plus d'évoquer l'évolution de la réflexion présidant à la construction d'Abbadia, ce document raconte, de fait, le devenir de ses projets avortés et de ses collaborations infructueuses, montrant la variété des réactions humaines; entre Parent ayant quitté d'Abbadie sans rancune, et Magne cherchant, au contraire et sans doute abusivement, à obtenir gain de cause.
Bibliographie
- Abbadia un rébus géant, Fondation Antoine d’Abbadie, Académie des Sciences, Cap-Sciences Production, Bordeaux, 1997.
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
- FOURREL DE FRETTES S., Le château d’Abbadia (1857-1879), mémoire de maîtrise d’Histoire de l’art contemporain, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 1994.
- PARANT C., « La dynastie des Parent », in Monuments Historiques, n°183, 1992, p.81.