Plan du rez-de-chaussée par Clément Parent, 3ème projet

Antoine d'Abbadie engagea l'architecte Clément Parent à réfléchir au plan de sa demeure en 1857. Le programme devait impérativement associer aux appartements bourgeois un observatoire astronomique et une chapelle. L'architecte livra trois propositions parmi lesquelles le commanditaire put faire son choix.

Le présent document figure la troisième version du plan du rez-de-chaussée proposée par Parent, toujours fondé sur le principe de deux ailes en équerre, ponctuées de deux pavillons circulaires. L'entrée s'effectue toujours par l'angle obtus des corps de bâtiment mais l'architecte a abandonné l'idée de la tourelle-escalier. Le corps central se divise en trois espaces, respectivement destinés à un cabinet de travail, une chambre et le vestibule distributeur, lequel offre une hauteur sous plafond similaire à celle de toutes les pièces du rez-de-chaussée.

Le vestibule donne accès un petit corridor au fond duquel se trouve la tour carrée transitoire entre l'habitation et l'observatoire. L'aile Est se compose d'une chambre et de son cabinet et d'une galerie conduisant à la chapelle circulaire. La tourelle attenante abrite la sacristie tandis que l'entrée au lieu de culte s'effectue par une ouverture extérieure ménagée au Nord mais aussi par une tribune de la chambre. L'aile Ouest accueille un office, la salle à manger désormais exposée à l'Est, ainsi qu'une galerie menant à la tour ronde du salon. La tourelle attenante ne revêt pas de fonction particulière et n'est accessible que par le salon. 

Ce plan correspondant mieux à ses attentes, Antoine d'Abbadie l'approuva et le fit mettre en oeuvre dès 1859, commençant par l'exécution prioritaire de l'observatoire. L'architecte hiérarchise ici clairement les espaces en dédiant globalement le rez-de-chaussée à la réception et au monde. Il localise les pièces de convivialité dans l'aile Sud et celles nécessitant davantage d'intimité dans l'aile Est, au bout de laquelle la chapelle bénéficie d'une entrée indépendante évitant le contact entre les hôtes de la maison et les fidèles.

Ce n'est pas à la qualité de ce plan que Parent doit son licenciement en 1861, mais plutôt au rapport humain entretenu avec Antoine d'Abbadie qui ne l'estimait pas assez réactif. Bien que son projet d'observatoire fût exécuté, le plan de l'habitation fut livré à l'étude d'Auguste-J. Magne, qui ne proposa pas de projet satisfaisant, puis de Viollet-le-Duc. Celui-ci conserva la disposition en équerre, imposée par d'Abbadie, mais l'adapta et y apporta des modifications du point de vue de la circulation, de l'optimisation des espaces et des fonctions de certaines pièces.