Lettre d'Edmond Duthoit (14 août 1868)
Généalogie du document
Fonds d'appartenance : Archives du château d'Abbadia. Site d'Hendaye Nom du propriétaire du fonds : Académie des SciencesInventaire d'appartenance : Carton Construction du Château Référence inventaire d'appartenance : Carton Construction du Château
Détails sur le document
Référence : CCC, pièce n°80Auteur : Edmond Duthoit
Description physique : Correspondance
Format du document : Un feuillet recto verso
Langues du document :
Description du document
Présentation
Edmond Duthoit rédigea cette lettre à l'attention d'Antoine d'Abbadie le 14 août 1868. La phase du gros oeuvre du chantier était achevée à quelques détails près. Depuis quelques mois, architecte et commanditaire se consacraient aux projets de mobilier et de décoration, tout en finalisant les interventions du second oeuvre, en particulier les menuiseries, dont il est question ici lorsque d'Abbadie évoque les fenêtres de la salle à manger et du grand salon.
Par ailleurs, les couvertures de l'édifice étant achevées, le savant a sollicité auprès de Duthoit les ornements qui constituent les finitions de l'extérieur de l'édifice. Il s'agit d'épis et de crêtes en plomb repoussé et richement ouvragés, qu'il convient de localiser sur le faîtage de la chapelle et des tourelles. Les photographies anciennes mettent en scène ces éléments décoratifs, finalement dessinés par Duthoit et exécutés par les plombiers d'art parisiens.
Duthoit tente également d'apporter une réponse au sujet des crémones, système d'ouverture des fenêtres, que le couple d'Abbadie et lui-même ont observés lors de leur visite du château de Pierrefonds en 1867 dans le cadre de leur projet architectural. Comme de nombreux éléments, qu'il s'agisse de détails a priori anodins ou bien de décor et de mobilier, les crémones d'Abbadia sont largement inspirées de l'édifice civil restauré par Viollet-le-Duc qui fit oeuvre de modèle architectural pour bon nombre de ses contemporains.
Enfin Duthoit réclame une réponse concernant les abris pour chiens évoqués par le couple d'Abbadie dans les lettres précédentes. Les d'Abbadie possédaient en effet de nombreux canidés, qu'il s'agisse des élégants et délicats lévriers, ou bien des imposants et bienveillants montagnes des Pyrénées. Leurs abris furent aménagés sous les perrons de la chapelle et de l'élévation Ouest.
Cette lettre illustre les avancées du chantier, et plus particulièrement cette phase de transition entre le second oeuvre et la décoration. Duthoit s'y montre toujours très à l'écoute des moindres désirs de ses commanditaires. Son style concis rend ses réponses claires et efficaces, ce que, sans doute, d'Abbadie devait beaucoup apprécier. Viollet-le-Duc, quant à lui, commence à prendre de la distance par rapport à ce chantier, sans toutefois disparaître complètement, en raison de l'achèvement du gros oeuvre.
Par ailleurs, les couvertures de l'édifice étant achevées, le savant a sollicité auprès de Duthoit les ornements qui constituent les finitions de l'extérieur de l'édifice. Il s'agit d'épis et de crêtes en plomb repoussé et richement ouvragés, qu'il convient de localiser sur le faîtage de la chapelle et des tourelles. Les photographies anciennes mettent en scène ces éléments décoratifs, finalement dessinés par Duthoit et exécutés par les plombiers d'art parisiens.
Duthoit tente également d'apporter une réponse au sujet des crémones, système d'ouverture des fenêtres, que le couple d'Abbadie et lui-même ont observés lors de leur visite du château de Pierrefonds en 1867 dans le cadre de leur projet architectural. Comme de nombreux éléments, qu'il s'agisse de détails a priori anodins ou bien de décor et de mobilier, les crémones d'Abbadia sont largement inspirées de l'édifice civil restauré par Viollet-le-Duc qui fit oeuvre de modèle architectural pour bon nombre de ses contemporains.
Enfin Duthoit réclame une réponse concernant les abris pour chiens évoqués par le couple d'Abbadie dans les lettres précédentes. Les d'Abbadie possédaient en effet de nombreux canidés, qu'il s'agisse des élégants et délicats lévriers, ou bien des imposants et bienveillants montagnes des Pyrénées. Leurs abris furent aménagés sous les perrons de la chapelle et de l'élévation Ouest.
Cette lettre illustre les avancées du chantier, et plus particulièrement cette phase de transition entre le second oeuvre et la décoration. Duthoit s'y montre toujours très à l'écoute des moindres désirs de ses commanditaires. Son style concis rend ses réponses claires et efficaces, ce que, sans doute, d'Abbadie devait beaucoup apprécier. Viollet-le-Duc, quant à lui, commence à prendre de la distance par rapport à ce chantier, sans toutefois disparaître complètement, en raison de l'achèvement du gros oeuvre.
Transcription
Texte d'Antoine d'Abbadie:
Rép. (répondu) 18 août 1868
Texte d'Edmond Duthoit:
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous envoyer ci-joint l'élévation d'une fenêtre destinée à la salle à manger avec la partie supérieure dormante.
Le même détail servira pour le salon dont les baies un peu plus larges ont la même hauteur.
La traverse qui divise le panneau vitré de la fenêtre spécimen doit être placée au milieu des panneaux et diviser exactement le vitrail en deux parties égales pour les fenêtres à exécuter.
Je ne vous envoie pas encore de dessin de crête parce que cet ornement se trouve tout fait chez les marchands plombiers. Vous le choisirez vous-même quand vous serez à Paris.
Cette crête, j'oubliais de vous le dire, est en plomb battu et repoussé porté sur une armature en fer fixée au faîtage du plomb.
Je n'ai pas entre les mains les dessins des crémones de Pierrefonds. Elles sont du reste de dimensions différentes et doivent être choisies suivant la largeur des bois sur lesquels la boîte doit s'appliquer.
Voici un croquis informel que je retrouve et qui donne à peu de choses près la masse des crémones du château de Pierrefonds.
(Croquis des crémones)
Dans la dernière lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire, je vous demandais si vous désiriez établir un abri pour les chiens sous le petit perron de la chapelle.
Je (me permets) de vous rappeler que je n'ai point reçu de réponse à ce sujet et que je l'attends pour commencer l'étude de ces détails.
Je suis avec respect, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.
E. Duthoit
Paris 14 août 1868
Rép. (répondu) 18 août 1868
Texte d'Edmond Duthoit:
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous envoyer ci-joint l'élévation d'une fenêtre destinée à la salle à manger avec la partie supérieure dormante.
Le même détail servira pour le salon dont les baies un peu plus larges ont la même hauteur.
La traverse qui divise le panneau vitré de la fenêtre spécimen doit être placée au milieu des panneaux et diviser exactement le vitrail en deux parties égales pour les fenêtres à exécuter.
Je ne vous envoie pas encore de dessin de crête parce que cet ornement se trouve tout fait chez les marchands plombiers. Vous le choisirez vous-même quand vous serez à Paris.
Cette crête, j'oubliais de vous le dire, est en plomb battu et repoussé porté sur une armature en fer fixée au faîtage du plomb.
Je n'ai pas entre les mains les dessins des crémones de Pierrefonds. Elles sont du reste de dimensions différentes et doivent être choisies suivant la largeur des bois sur lesquels la boîte doit s'appliquer.
Voici un croquis informel que je retrouve et qui donne à peu de choses près la masse des crémones du château de Pierrefonds.
(Croquis des crémones)
Dans la dernière lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire, je vous demandais si vous désiriez établir un abri pour les chiens sous le petit perron de la chapelle.
Je (me permets) de vous rappeler que je n'ai point reçu de réponse à ce sujet et que je l'attends pour commencer l'étude de ces détails.
Je suis avec respect, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.
E. Duthoit
Paris 14 août 1868
Bibliographie
- DELPECH V., Le château d'Abbadia à Hendaye: le monument idéal d'Antoine d'Abbadie, 3 volumes, thèse de doctorat d'Histoire de l'art, Université de Pau et des Pays de l'Adour, 2012.
- FOURREL DE FRETTES S., Le château d’Abbadia (1857-1879), mémoire de maîtrise d’Histoire de l’art contemporain, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 1994.